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Revue de presse de Mode d'emploi
31 octobre 2012

Comment devenir ingénieur quand on est technicien


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Il a beau être impératif de passer par une école d’ingénieurs habilitée par la CTI pour être ingénieur diplômé, l’accès à la profession est possible pour les techniciens. Car si en France le diplôme est protégé, la profession ne l’est pas, contrairement à d’autres pays, le Canada par exemple où il existe un ordre des ingénieurs. Formation continue, VAE, mastères spécialisés : panorama des possibles.

 

 

 La formation continue : formation d’ingénieurs en partenariat (FIP)

Un peu d’histoire. En 1958, des entreprises créent le CESI pour transformer des techniciens en ingénieurs. Parmi elles, Renault, Chausson, la Snecma. À cette époque, seule l’ancienneté permettait à ces profils de devenir ingénieurs de production et donc, cadres. Les entreprises fondatrices de l’école créèrent un référentiel du « bon ingénieur » et ouvrirent cette formation aux techniciens méritants. C’est la genèse d’une formation de deux à trois ans, intitulée aujourd’hui « Ingénieur par la formation continue », qui s’adresse aux Bac+2 ayant au moins 3 ans d’expérience. « En plus d’une formation généraliste d’ingénieur, avec des spécialités clef en main (QHSE, logistique, systèmes d’information, innovation, construction, maintenance, management de projet, notamment), nous les accompagnons aussi dans la construction d’une nouvelle identité professionnelle, au quotidien, par petits groupes de travail, car le delta est grand entre ces deux statuts, c’est un vrai parcours », souligne Jean-Louis Allard, directeur de l’enseignement supérieur et de la recherche au CESI. L’enseignement apporté dans ce cursus va au-delà des connaissances techniques et des méthodes pour aborder aussi les aspects savoir-être du management.

Un grand nombre d’écoles ont emboîté le pas au CESI, pionnier de la filière apprentissage. Actuellement, la moitié des écoles d’ingénieurs en France ont demandé à la CTI (Commission des titres d’ingénieurs) de les habiliter à l’apprentissage. Parmi elles, citons notamment les INSA, Télécom Paristech, Arts et Métiers Paristech. Ex filière Descomps, anciennement intitulée Nouvelle filière d’ingénieurs (NFI), la formation d’ingénieur en partenariat est ouverte aux profils DUT, en alternance et en apprentissage. Elle s’adresse aux jeunes diplômés ou aux salariés de trois ans d’expérience. C’est ce dernier cas que nous traitons aujourd’hui. « L’employeur est impliqué dans ce dispositif », pointe Alain Riesen, responsable formation continue à Télécom Paristech. Il cite notamment Télécom Bretagne, qui, en partenariat avec l’ITII (Institut des techniques d’ingénieurs et de l’industrie), propose une formation de trois ans en alternance, et Télécom Lille 1 qui permet une formation présentielle ou à distance. « À Lille il existe une année passerelle pour les BTS. En présentiel cette formation dure 16 mois et à distance, deux ans plus six mois de projet », précise-t-il.

Le réseau Fontanet quant à lui est aujourd’hui une voie assez marginale. Mais qui existe et permet à une école d’ingénieur d’accueillir un technicien Bac+2 en formation continue.

La valorisation des acquis d’expérience (VAE)

Les flux ne sont pas encore très importants dans cette voie-là mais la VAE prend peu à peu ses marques dans certaines écoles (les informations sont disponibles sur les sites des écoles impliquées dans ce dispositif), notamment Télécom Paristech, Télécom Lille 1, Télécom Bretagne, le CESI. Les demandes sont actuellement plus importantes auprès du CNAM. « Après avoir identifié le référentiel de compétences de la spécialité que l’on vise, on retire un dossier auprès de l’école vers laquelle on s’oriente. Monter le dossier demande un gros travail, il faut amener les preuves de l’acquisition des compétences », explique Jean-Louis Allard.

Les mastères spécialisés en alternance

Cette filière permet d’avoir une fonction d’ingénieur, au même niveau de rémunération, sans en avoir le diplôme. « Dans les métiers de l’informatique, le diplôme d’ingénieur est un peu moins exigé que dans les métiers traditionnels d’ingénieurs », signale  M. Allard. Ainsi, Télécom Paristech propose un diplôme de niveau 1 (Bac+5) de management des Systèmes d’information en réseau, en partenariat avec l’ESSEC. « C’est une façon de prendre en compte l’expérience. Ces mastères sont ouverts aux Bac+2 ayant une expérience significative en termes de contenu plus que de durée », explique Alain Riesen.

Pour le technicien voulant suivre ce type de cursus, plusieurs combinaisons sont possibles : DIF, congé individuel de formation, contrat de professionnalisation. « Il existe aujourd’hui une grande liberté de négociation entre le salarié et son entreprise, plein de montages financiers différents sont possibles, nous avons des dossiers comportant parfois trois partenaires financiers : Fongecif, entreprise, salarié », signale-t-il.

Enfin, la dimension managériale tenant une place importante dans cette évolution, notez que des écoles de management, telle l’EM Normandie, peuvent accueillir en mastère généraliste de management des techniciens pour les former sur cet aspect-là.

Sophie Girardeau

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