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Revue de presse de Mode d'emploi
10 mars 2013

Mesdames, vous gagnez moins que vos homologues masculins, mais combien ?

8 mars oblige, les nouvelles preuves de l'inégalité salariale entre hommes et femmes s'accumulent. Mais il n'est pas toujours facile de s'y retrouver dans un foisonnement de chiffres qui s'accordent au moins sur un point les femmes gagnent toujours moins que les hommes.

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Oui, mesdames, vous gagnez toujours moins que les hommes.Trente ans après la loi Roudy (13 juillet 1983) qui inscrivait son principe dans les codes, l'égalité salariale réelle entre hommes et femmes est encore loin d'être acquise dans les faits. En ce 8 mars, journée qui rappelle tous les ans l'existence de ces inégalités, de nombreuses études paraissent pour le confirmer une fois de plus. Mais à combien se chiffre exactement cette différence et surtout que signifie-t-elle vraiment ?

  • Ecart moyen global : 28%

L'Insee chiffre l'écart de rémunération moyen à 28% en 2010 pour tous les salariés français. Cette différence globale s'explique notamment par le fait que les hommes occupent le plus souvent des fonctions bien mieux rémunérées que les femmes.

En regardant ces différentes études de plus près, il apparaît que, par secteur, âge ou encore niveau de qualification, l'écart persiste. Autrement dit, pour un même type d'emploi, le même nombre d'heures travaillées, la même expérience, les hommes gagnent toujours plus que les femmes. Une équipe de France Télévision a d'ailleurs développé ce "calculateur" permettant de mesurer l'écart entre le salaire des femmes et celui des hommes en tenant compte de la catégorie socioprofessionnelle, de l'âge de la région. (Par exemple une femme de 35 ans, cadre commerciale dans la banque et gagnant 2.500 euros par mois, reçoit tout de même 1.580 euros de moins qu'un homme au même niveau).

  • Salaire horaire : 18% de moins pour les femmes

Pour mieux comprendre pourquoi ces différences persistent, il faut prendre en compte de multiples facteurs. Première disparité : le nombre d'heures travaillées. Les femmes travaillent en moyenne moins d'heures que les hommes puisqu'elles exercent plus fréquemment leur activité à temps partiel et font moins d'heures supplémentaires. Mais, même le salaire horaire - qui permet donc de comparer des données de même ordre - affiche une différence. L'Insee la chiffre à 18% en moyenne.

Deuxième disparité : le secteur d'activité. Dans le secteur tertiaire, qui compte le plus d'actifs en France, les salaires sont en moyenne moins élevés que dans l'industrie, et les femmes y sont plus nombreuses.

Troisième disparité : la fonction occupée. "Les femmes occupent encore plus de 70% des postes d'employés, catégorie dont le revenu salarial est le plus faible", indique l'Insee, qui précise qu'en 15 ans, cette part n'a diminuée que de deux points.

  • Cadres : 500 euros de moins par mois en moyenne

Et si, de plus en plus de femme sont cadres - représentent plus d'un tiers de l'effectif contre 28% en 1995 - cela n'empêche pas, des écarts, même dans ce secteur. Selon, l'organisation des cadres, l'Apec évalue la différence de salaire à 20,6% dans cette catégorie.

Le cas de cadres mérite d'ailleurs de s'y attarder car il peut éclaire un système plus global. En moyenne, les femmes cadres en France gagnent 43.000 euros par an et les hommes 50.000. Soit 500 euros de moins par mois en moyenne. Mais bien sûr ce chiffre cache la disparité des salaires. Aussi plus précisément, les femmes sont 80% à gagner entre 2.600 et 5.500 euros par mois. Tandis que la même proportion des hommes cadres reçoit entre 3.000 et 7.000 euros par mois.

Pourquoi de telles différences ? D'abord parce que les femmes sont moins susceptibles d'obtenir des "bonus". Il apparaît ainsi que seules 4 femmes cadre sur 10 reçoivent une rémunération en partie variable contre près d'un homme sur deux. Or, cette part variable "représente un pourcentage élevé de la rémunération totale, ce qui contribue aux écarts entre les salaires".

  • Diplômés d'école de commerce ? 20% de différence

En outre, les femmes cadres sont en moyenne plus jeunes que les hommes cadres, ce qui explique également les différences de salaires. Mais elles sont cependant plus diplômées : 8 femmes cadres sur 10 ont un niveau Bac+4 contre 7 hommes cadres sur 10. Et pour aller encore plus loin dans la comparaison, "à filière identique, les hommes sont systématiquement mieux rémunéré que les femmes". Avoir fait une école de commerce n'empêchera pas un écart de 20% de salaire, tandis que la différence atteint 16% pour les cadres issus des écoles d'ingénieurs et 14% après une formation universitaire.

De la même manière, à niveau de responsabilité hiérarchique identique, les différences demeurent. Une femme qui mène une équipe de 4 à 9 personnes gagne 15% de moins qu'un homme gérant les mêmes effectifs. Et la différence s'accroît avec le niveau de responsabilité. L'écart est de 28% pour une équipe de 10 à 49 salariés, de 29% au-delà. Quant aux hommes cadres qui gèrent un budget, ils obtiennent 19% de plus que leurs homologues féminines. Sans budget, la différence se réduit à 11%...

  • Cadre, jeune, qualifié mais sans responsabilité ? 2000 euros de différence par an

Autrement dit, bien des facteurs structurels expliquent ces différences salariales persistantes. Mais ils ne sont pas les seuls. "Ainsi, à profils proches, notamment du point de vue de l'âge et du niveau des responsabilités, les écarts de salaires persistent", pointe l'Apec. Mais ils tendent à se réduire chez les plus jeunes. Chez les cadres experts de moins de 35 ans sans responsabilité hiérarchique ni budget, l'écart n'est "que" de 5% (2.000 euros par an en moyenne). Il grimpe à 10% entre 35 et 44 ans et à 35% chez les plus de 45 ans occupant des postes de direction. Le signe peut-être, que peu à peu, s'installe dans les faits la fin d'un nivellement condamné en principe.

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