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Revue de presse de Mode d'emploi
5 octobre 2012

Le taux de chômage américain au plus bas depuis janvier 2009

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Le chômage a chuté de manière inattendue en septembre aux Etats-Unis, revenant à son niveau d'il y a presque quatre ans, une excellente nouvelle pour le président Barack Obama qui y a vu "un rappel que ce pays est allé trop loin pour faire demi-tour maintenant", à un mois de l'élection présidentielle.

Le taux de chômage a reculé de 0,3 point pour retomber à 7,8% le mois dernier, a annoncé vendredi le département du Travail, alors que les économistes interrogés par Reuters s'attendaient à le voir croître de 8,1% en août à 8,2%.

Elément clé de la présidentielle du 6 novembre, cette chute spectaculaire du chômage a aussitôt suscité la polémique dans le camp républicain.

Jack Welsh, ancien directeur général de General Electric, a ainsi accusé l'entourage du président Obama d'avoir manipulé la statistique dans un message envoyé sur Twitter: "Chiffre de l'emploi incroyable... Ces gens de Chicago sont prêts à tout... Ils ne savent pas débattre alors ils modifient les chiffres."

Invitée à réagir à la télévision américaine, la secrétaire d'Etat au Travail, Hilda Solis, a qualifié cette accusation de "ridicule", préférant voir dans la baisse du chômage "une preuve supplémentaire que l'économie continue de s'améliorer".

Dominé par son rival Mitt Romney lors du premier des trois débats télévisés, consacré mercredi soir à l'économie, le président Obama s'est aussi félicité de ce chiffre lors d'un meeting électoral en Virginie, même s'il s'est gardé de tout triomphalisme.

"Chaque mois qui passe nous rappelle que nous avons encore beaucoup d'amis et de voisins qui cherchent du travail. Cette nouvelle (la baisse du chômage) n'est certainement pas une excuse pour essayer de passer l'économie sous silence pour marquer des points sur le plan politique", a-t-il dit.

Le maintien du chômage à un niveau élevé est l'un des arguments majeurs du candidat républicain Mitt Romney, qui a mis en difficulté Barack Obama sur ce thème lors du premier débat télévisé.

Cette statistique de l'emploi, l'avant-dernière avant l'élection présidentielle dans un mois, pourrait enrayer la dynamique dont Mitt Romney espérait profiter après être sorti vainqueur de cet échange suivi par près de 67 millions d'Américains.

"PAS UNE VRAIE REPRISE"

L'image du candidat républicain s'est améliorée à l'issue du débat, les Américains étant 51% à le juger de manière positive, selon un sondage Reuters/Ipsos publié jeudi. Ils sont 56% à avoir une telle opinion de Barack Obama.

Mitt Romney s'est d'ailleurs efforcé vendredi de relativiser la nouvelle de la baisse du chômage.

"Ce n'est pas à cela que ressemble une vraie reprise. Nous avons créé moins d'emplois en septembre qu'en août, et moins en août qu'en juillet, et nous avons perdu 600.000 emplois manufacturiers depuis que le président Obama a pris ses fonctions", a rappelé le candidat républicain dans un communiqué.

"S'il n'y avait pas autant de gens qui ont tout simplement renoncé à trouver un emploi, le vrai taux de chômage serait proche de 11%", a-t-il affirmé en promettant de créer "12 millions de nouveaux emplois" s'il est élu.

Pour les analystes, les derniers chiffres de l'emploi sont pourtant peut-être le signe que le marché du travail est sur la bonne voie.

Une enquête menée auprès des ménages, qui sert de base au calcul du taux de chômage, montre ainsi que le nombre d'Américains déclarant avoir un emploi à augmenté de 873.000, un chiffre record depuis juin 1983.

Le recul du chômage est en outre jugé d'autant plus significatif que le nombre d'Américains cherchant effectivement un emploi a augmenté le mois dernier, après deux mois de baisse consécutif.

"La hausse du taux de participation semble traduire une réelle amélioration du marché du travail", estime Omer Esiner, analyste marchés chez Commonwealth Foreign Exchange à New York.

EFFET DE LA FED?

Autre élément jouant en faveur d'une reprise du marché du travail: la décision de la Réserve fédérale d'annoncer le mois dernier un nouveau plan de rachat de 40 milliards de dollars de crédits immobiliers titrisés par mois pour soutenir l'économie et l'emploi.

Selon des économistes, cette politique monétaire accommodante de la Fed commence à porter ses fruits en facilitant l'accès au crédit et donc la consommation des ménages, ce qui encourage les entreprises à embaucher.

Or, d'après les analystes, nombre de sociétés avaient jusqu'alors repoussé leur décision d'embaucher de crainte que républicains et démocrates ne parviennent pas à s'entendre au Congrès sur la réduction du déficit budgétaire.

Un tel blocage se traduirait en effet par des hausses d'impôts et des coupes budgétaires automatiques très douloureuses dès janvier 2013.

Reste que l'économie américaine n'est pas encore tirée d'affaire.

Si le taux de chômage a baissé, elle n'a créé que 114.000 emplois non agricoles en septembre. Un chiffre légèrement supérieur au consensus des économistes interrogés par Reuters(113.000), mais inférieur à celui d'août, révisé à 142.000, contre 96.000 en première estimation.

En juillet et août, le marché du travail a créé 86.000 emplois de plus qu'initialement annoncé.

L'annonce de la baisse du chômage a néanmoins été saluée par les investisseurs, les bourses européennes accentuant leurs gains tandis qu'aux Etats-Unis, le Dow Jones a touché un plus de haut de cinq ans peu après l'ouverture de Wall Street.

Tangi Salaün pour le service français, édité par Nicolas Delame

 

 

 

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