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Revue de presse de Mode d'emploi
30 avril 2013

Les 10 bourdes qui flinguent un entretien d'embauche

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© REA

 

 

Parmi les nombreuses attitudes qui irritent les recruteurs, voici les plus fréquentes et les plus rédhibitoires. En évitant de vous griller d’emblée, vous aurez fait la moitié du chemin.

«J’ai toujours rêvé de travailler chez Virgin.» Cette phrase, Benoît M., alors étudiant en école de commerce, aurait aimé pouvoir la rattraper au vol. Lâchée au beau milieu d’un entretien pour un stage estival chez… Sony, c’était la gaffe fatale. La spontanéité a son charme ? Oui, mais elle peut aussi coûter cher lors d’un face-à-face avec un recruteur. Pour ne pas ruiner bêtement vos chances, voici un tour d’horizon de ce qu’il ne faut surtout pas dire ou faire.

1. Se montrer arrogant

La publicité est un exercice difficile, surtout lorsqu’il s’agit de se promouvoir soi-même. Comment, en effet, vanter ses propres mérites sans passer pour un présomptueux, un mythomane ou un dominateur incapable de travailler en équipe et d’accepter la critique ? Tout est une question de dosage et de vocabulaire. Ainsi, pour vous mettre en avant  sans donner l’impression de faire du rentre-dedans, évitez d’abuser du «je» ou du «moi je». «Gardez-vous notamment d’annoncer : “J’ai augmenté le chiffre d’affaires de 10% en deux ans”, prévient Henry de Montebello, chasseur de têtes pour Russel Reynolds. Un recruteur sait bien qu’on ne réussit jamais seul ce genre d’exploit. Je recommande plutôt de dire “nous” ou “mon équipe”.»  Adaptez-vous aussi à la culture de l’entreprise. «Dans certaines PME et PMI familiales, l’humilité est une qualité particulièrement appréciée», rappelle Hugues de La Roulière, chasseur de têtes associé du cabinet nantais ABC for Value.

2. Paraître désespéré

Vous détestez qu’un vendeur vous harponne à l’entrée d’un magasin ? Dites-vous que pour votre recruteur, c’est pareil. Votre capital séduction augmentera à ses yeux si vous savez distiller habilement l’impression que vous n’êtes pas aux abois. Evitez les phrases du type : «Je suis prêt à tout pour travailler chez vous» ou «Quelle que soit votre proposition, je l’accepte.» Et prenez le temps de poser les bon nes questions avant de donner un accord de principe : votre interlocuteur y verra une preuve de votre maturité. «Votre objectif est de nouer une relation avec lui, indique Thierry Chavel, coach chez Alter & Coach. Il faut avant tout qu’il passe un bon moment avec vous.»   

3. Se plaindre d’une surcharge
de travail dans son ancien job

A la question «Pourquoi avez-vous quitté votre précédent poste?», ne répondez surtout pas «Je travaillais trop». C’est le plus sûr moyen d’éveiller la méfiance du recruteur : il vous suspectera d’être un paresseux qui compte ses heures et trouve toujours une excuse pour laisser un dossier en plan. Si vous avez réellement souffert d’une surcharge de travail, n’en parlez pas à ce stade. Vous aurez tout le loisir, une fois embauché, de raconter votre vie à votre nouveau boss. Et si vous devez absolument évoquer cet aspect de votre passé professionnel, rattrapez aussitôt le coup en ajoutant que vous avez gagné en productivité, en rapidité et en organisation.

 

4. Critiquer ses ex-employeurs

Même si vous êtes parti en mauvais termes avec votre ancien employeur, abstenez-vous de médire de lui. Vous passeriez pour un râleur, un contestataire ou un faiseur d’histoires. «En règle générale, il vaut toujours mieux taire un éventuel différend», conseille Henry de Montebello. Imaginez que, pour s’assurer de la véracité de vos propos, le recruteur contacte votre ex-patron : sa version des faits risquerait de ne pas être à votre avantage.  Il est possible, cependant, que votre interlocuteur, informé par d’autres canaux, vous contraigne à évoquer le sujet. Dans ce cas, restez factuel. Parlez d’un désaccord sur la stratégie (une formule classique qui a le mérite de n’accuser personne) et évitez tout dénigrement personnel ou jugement de valeur.  

5. Méconnaître l’entreprise 
pour laquelle on postule

Avant l’entretien, renseignez-vous sur le portefeuille de produits, l’évolution du chiffre d’affaires, l’historique, les effectifs, l’actualité récente ou encore la stratégie de l’entreprise visée. En ignorant, par exemple, qu’elle a récemment ouvert une filiale au Brésil, vous trahiriez un manque d’intérêt  pour
le poste. «Explorez le site Web de
la société, googlisez le nom de votre recruteur, consultez sa fiche LinkedIn ou Viadeo, préconise Alexis Amblard-Ladurantie, DRH à la banque BPE. Vous trouverez ainsi matière à alimenter la conversation.» Scannez aussi la presse spécialisée, les études de marché, la concurrence et des sites comme
Infogreffe.fr. Le jour J, arrivez avec trois questions précises sur l’entreprise dans votre besace. «Les candidats préparent tellement leurs réponses qu’ils en oublient souvent de travailler leurs questions», pointe Thierry Chavel.

6. Monopoliser la conversation

Certes, le temps est compté. Mais ne vous transformez pas en moulin à paroles : votre interlocuteur doit rester maître du tempo pour pouvoir aborder les points qui
l’intéressent en priorité. Mieux vaut l’écouter avec attention et répondre à ses questions de manière précise et concise. «J’attends des réponses courtes, d’à peu près une minute», indique Henry de Montebello. Une fois lancé sur un sujet, observez ses attitudes corporelles afin de déterminer si vous devez poursuivre ou vous interrompre. Il se penche vers vous, les yeux grands ouverts ? C’est bon signe. Il s’agite, regarde ailleurs ? N’insistez pas.
Et s’il garde le silence après votre réponse, ne vous démontez pas. Attendez quelques secondes puis demandez par exemple : «Ai-je
répondu à votre question ?» ou «Voudriez-vous plus de détails ?» N’oubliez pas non plus de le faire parler de lui. Posez-lui des questions, ramenez la conversation à son propre parcours. C’est la meilleure façon de le séduire.

7. Rater l’occasion de s’exprimer

N’oubliez pas, cependant, la raison pour laquelle vous êtes venu. Car si un recruteur n’aime pas avoir à interrompre sans cesse les bavards, il déteste encore plus devoir arracher des infos à un candidat. Vous avez donc intérêt à préparer une liste des cinq ou six points-clés que vous aimeriez qu’il retienne à votre sujet. Par exemple, que vous avez vécu cinq ans en Egypte, que vous parlez arabe, que vous maîtrisez le langage Java et que vous êtes prêt à déménager, même à l’étranger. Au besoin, notez ces points dans un carnet qui vous servira aussi à prendre des notes pendant l’entretien.

 

8. Parler d’argent trop vite

A priori, un premier rendez-vous n’est pas le moment adéquat pour négocier votre salaire ni pour
parler de mutuelle et de RTT. Lancer ces sujets prématurément pourrait amener votre futur employeur à s’interroger sur vos véritables aspirations. «De plus, si vous réclamez un montant supérieur au budget alloué, vous risquez d’être éliminé d’office», prévient Hugues de la Roulière. Le mieux est donc de centrer vos questions sur le poste et de parler argent le plus tard possible, quand vous vous serez rendu incontournable. Mais il arrive qu’un recruteur s’enquière de votre niveau de rémunération actuel. Vous devez donc être prêt à
répondre à cette question. Pour cela, calculez un montant moyen intégrant les bonus et les autres avantages dont vous avez bénéficié.

9. Balayer les objections
 d’un revers de la main

Si vous sentez une préoccupation poindre chez votre interlocuteur, pas question de l’ignorer. Ne faites pas comme cet énarque candidat à un poste en relation directe avec le siège d’un groupe américain.  Pour balayer les inquiétudes du DRH concernant sa méconnaissance des Etats-Unis, il avait osé répondre : «Mais je connais le pays, j’y ai passé deux semaines de vacances.» Si vous voulez convaincre votre interlocuteur, vous devez l’encourager à exprimer ses doutes et le rassurer. Sans pour autant abonder dans
son sens, montrez que vous êtes conscient de vos possibles lacunes. S’il le faut, admettez que vous aurez besoin d’un temps d’adaptation, mais insistez sur votre capacité et votre détermination à relever le défi.

10. Harceler votre interlocuteur d’appels ou d’e-mails de relance

Quelle que soit votre impression à l’issue de l’entretien, vous devez envoyer un court message par
e-mail ou courrier à votre interlocuteur afin de le remercier pour sa disponibilité. Le cas échéant, confirmez votre intérêt pour le poste, apportez une référence ou proposez d’éclaircir un point. Et n’hésitez pas à résumer en une ou deux phrases votre compréhension des enjeux pour montrer clairement votre implication et votre engagement : «J’ai bien compris que la mission comportait deux volets : trouver de nouveaux débouchés et repenser complètement l’organisation du service. Et je suis décidé à y consacrer toute mon énergie.»

En revanche, il est inutile et contreproductif de multiplier les relances. Pour avoir une idée du
calendrier, n’oubliez pas de demander à la fin de votre entretien dans quel délai vous pouvez espérer être contacté. S’il est assailli de candidatures, votre recruteur pourrait attendre plusieurs semaines avant de vous contacter pour un deuxième entretien. Pour patienter, raccrochez-vous à la devise : «Pas de nouvelles, bonnes nouvelles.» Mieux vaut un oui qui prend son temps qu’un non immédiat.

Moïna Fauchier-Delavigne

 

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