Le département du Travail a fait état vendredi d'une hausse des créations d'emplois non agricoles à 146.000 le mois dernier, alors que certains craignaient une forte diminution liée au passage de l'ouragan Sandy sur le nord-est du pays.
Les chiffres des mois de septembre et octobre ont toutefois été revus à la baisse, de 49.000 au total, une révision qui concerne principalement le secteur public.
Quant au taux de chômage, mesuré sur la base d'une enquête distincte, il a été ramené à 7,7%, son plus bas niveau depuis décembre 2008, mais ce recul est dû en grande partie au fait qu'une partie des chômeurs ont renoncé à chercher un emploi, ce qui n'est pas de bon augure pour l'activité globale.
Le ministère a précisé que Sandy n'avait pas eu d'impact notable sur les estimations de l'emploi et du taux de chômage.
Le rapport mensuel a été favorablement accueilli par les marchés financiers, les actions et le dollar s'orientant à la hausse tandis que les emprunts d'Etat refluaient.
"Le marché du travail ne se détériore pas mais il ne se porte pas beaucoup mieux", résume Jacob Oubina, économiste senior de RBC Capital Markets.
RIEN DE NOUVEAU POUR LA FED
La baisse de 0,2 point du taux de chômage reflète une diminution de la population active globale et des emplois mesurés par une enquête auprès des ménages. Les économistes accordent généralement plus d'attention aux chiffres des créations d'emploi.
Celles-ci affichent un niveau mensuel moyen de 151.000 depuis le début de l'année, tout juste suffisant pour permettre une baisse du taux de chômage. Aux yeux des économistes, il faudrait 200.000 à 250.000 créations d'emploi par mois pour faire réellement reculer le chômage.
L'un des principaux freins à une telle amélioration reste le "fiscal cliff", c'est-à-dire la perspective, début janvier, de la suppression d'un certain nombre d'allègements d'impôts en vigueur depuis la présidence de George W. Bush et de l'application de coupes dans les dépenses publiques, pour un montant global de 600 milliards de dollars (460 milliards d'euros) susceptibles de peser sur la croissance.
Dans ce contexte, les économistes jugent peu probable que la Réserve fédérale modifie sa politique monétaire, déjà ultra-accommodante, lors de sa réunion de mardi et mercredi prochains, la dernière de l'année.
"Cela ne modifie pas la situation pour la Fed (...) Je m'attends toujours à ce qu'elle annonce la semaine prochaine qu'elle va prolonger ses achats (d'obligations) l'an prochain", explique Jeremy Lawson, économiste senior de BNP Paribas à New York.
C'est notamment pour favoriser l'emploi que la Fed consacre chaque mois 40 milliards de dollars à des achats de titres obligataires sur les marchés, afin de faire diminuer le coût du crédit.
Juliette Rouillon et Marc Angrand pour le service français, édité par Dominique Rodriguez